Vol de données personnelles : quelles solutions ?
Une société hyperconnectée implique que le partage d'informations personnelles devienne monnaie courante. Que ce soit sur les réseaux sociaux, les sites d'e-commerce ou les applications mobiles, nous laissons quotidiennement des traces après notre passage.
Cependant, cette profusion de données soulève une préoccupation majeure : le vol d'informations personnelles.
On ne compte plus le nombre d'entreprises ayant été victime de vol de données de leur client. Par exemple, en février 2024 une attaque de grande ampleur a touché la moitié de la population française. Plus de 33 millions de personnes se sont vu volé des informations détenues par leur complémentaire santé.
Le vol de données est un phénomène complexe qui va au-delà de la simple appropriation non autorisée d'informations. Il englobe la collecte, l'utilisation et la diffusion de données personnelles sans le consentement éclairé des individus concernés. Ce problème suscite une inquiétude croissante dans la population.
Aujourd’hui de plus en plus de personnes ne comprennent pas pleinement pourquoi les entreprises ont besoin de collecter autant d'informations et remettent en question ce modèle. Cette incompréhension alimente une méfiance généralisée, même envers les organisations qui affirment ne pas stocker les données qu'elles collectent.
La méfiance du public envers le partage de données
Bien que ces collectes de données aient lieu à l’origine pour assurer le bon fonctionnement des entreprises. Elles suscitent désormais une méfiance grandissante au sein de la population.
Cette méfiance s'explique par plusieurs facteurs :
Multiplication des dangers du partage des données personnelles
Usurpation d'identité via des données volées
Un pirate informatique accède à une base de données contenant des informations personnelles (noms, adresses, numéros de sécurité sociale, etc.) suite à une cyberattaque.
Ces informations sont ensuite utilisées pour ouvrir des comptes bancaires, demander des prêts ou réaliser des achats en ligne au nom de la victime.
Phishing ciblé (spear phishing) :
Après le vol de vos informations personnelles (email, numéro de téléphone, etc.), des cybercriminels envoient des messages personnalisés pour vous inciter à fournir des données supplémentaires (mots de passe, numéros de cartes bancaires).
Fraudes financières
Avec vos informations bancaires ou vos identifiants de connexion, des escrocs effectuent des transactions frauduleuses, transfèrent de l'argent ou réalisent des achats en ligne.
Le vol de compte personnel ou d’entreprise
les cybercriminels ciblent les comptes en ligne (emails, réseaux sociaux, services bancaires) à l'aide de mots de passe volés ou de techniques comme le phishing et le credential stuffing (test automatique de mots de passe volés sur plusieurs plateformes).Les comptes professionnels, notamment les emails ou les outils de gestion d’entreprise (Slack, Microsoft 365, etc.), sont des cibles de choix.
Incompréhension des raisons du partage de données
Beaucoup de gens ne comprennent pas pourquoi les entreprises ont besoin d'autant d'informations personnelles. Les politiques de confidentialité, souvent longues et complexes, n'aident pas à clarifier la situation. Cette opacité alimente les craintes quant à l'utilisation réelle des données collectées.
Scepticisme face aux affirmations de non-stockage des données
Lorsque les entreprises affirment ne pas stocker les données qu'elles collectent, elles se heurtent à un mur de scepticisme. Les scandales récurrents de fuites de données ont ébranlé la confiance du public. Les utilisateurs restent méfiants et se demandent si ces déclarations sont vraiment fiables.
Les limites des solutions techniques actuelles
Face à ces préoccupations, diverses solutions techniques ont été proposées.
L’exemple hachage homomorphe
Le hachage homomorphe est une technique qui permet de traiter des données chiffrées sans les déchiffrer. En théorie, cela devrait protéger la confidentialité des informations. Cependant, cette approche soulève elle aussi des inquiétudes.
Le simple fait que leurs informations soient traitées, même sous une forme transformée, est perçu comme une menace potentielle pour leur vie privée. Il y a également la persistance des inquiétudes sur la possibilité de récupération des données originelles.
Malgré les garanties techniques, beaucoup craignent qu'il ne soit pas possible de retrouver les données originales à partir des informations chiffrées. Cette peur, qu'elle soit fondée ou non, illustre le manque de confiance dans les solutions proposées par les entreprises technologiques.
Une nouvelle approche : la propriété des données personnelles
Face à ces défis, une nouvelle approche émerge : donner aux individus la propriété et le contrôle de leurs propres données.
Le concept de propriété individuelle des données
Cette approche propose de considérer les données personnelles comme la propriété de l'individu, au même titre que ses biens matériels. Cela implique que chaque personne aurait le droit de décider comment ses données sont utilisées, partagées ou stockées.
Dans ce modèle, basé sur le principe de Self Sovereign Identity les utilisateurs pourraient choisir précisément quelles données ils souhaitent partager avec quelles entreprises, et pour quelles finalités. Ils auraient également la possibilité de révoquer ces autorisations à tout moment.
Les avantages et défis de cette approche
Cette approche présente plusieurs avantages :
- Elle renforce l'autonomie des utilisateurs.
- Elle pourrait accroître la confiance dans l'écosystème numérique.
- Elle inciterait les entreprises à être plus transparentes sur leur utilisation des données.
Cependant, elle soulève aussi des défis :
- La mise en place technique d'un tel système serait complexe.
- Il faudrait repenser les modèles économiques de nombreuses entreprises.
- La réglementation devrait être adaptée pour encadrer ce nouveau système.
Pour aller plus loin
Un article du Point questionne cette idée de la propriété individuelle des données personnelle. Cet article examine l'idée controversée de conférer aux individus un droit de propriété sur leurs données personnelles, obligeant ainsi les géants de la technologie comme Google, Facebook et Amazon à rémunérer les utilisateurs pour l'exploitation de ces informations.
Cette proposition vise à remédier à un déséquilibre économique perçu entre les profits générés par ces entreprises grâce aux données des utilisateurs et la gratuité apparente des services offerts en contrepartie.
Elle s'inscrit également dans un contexte d'inquiétudes croissantes concernant la surveillance de masse et la protection de la vie privée face à la collecte omniprésente de données par divers appareils connectés.
Bien que soutenue par certains penseurs, cette idée rencontre l'opposition d'organismes tels que la CNIL pour qui les données sont de nature inaliénables. On ne devrait pas pouvoir les vendre ou s’en déposséder.
Conclusion
L'enjeu de la protection des données personnelles est crucial aujourd’hui. La méfiance actuelle du public envers les pratiques de collecte et de traitement des données appelle au changement. L'idée de donner aux individus la propriété de leurs données offre une piste intéressante pour restaurer la confiance et assurer un meilleur équilibre entre innovation technologique et respect de la vie privée.
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